Le Dragao était oranje... (16/06/2004)
Les supporters bataves ont remporté leur match dans des tribunes colorées

PORTO Il faut être prêt à bien des dérives pour assister aux matches de l 'Euro 2004. Complètement dépourvu de parkings avoisinants, l'Estdio Do Dragao se situe en bordure d'autoroute. Il ne faudrait pas penser, cependant, que son accès est aisé. Loin de là même. Il n'était donc pas étonnant de voir les premiers badauds hollandais et allemands traverser les bretelles d'autoroute pour rejoindre les travées de la nouvelle enceinte. Du jamais vu... En dehors du stade, supporters bataves et allemands se sont côtoyés sans trop de heurts. La tension était bien palpable dans chacun des deux camps. Les deux formations, qui restaient sur des revers, n'avaient guère eu, il est vrai, l'opportunité de rassurer leurs supporters. Mais même s'ils restaient sur deux défaites face aux Diables Rouges et contre l'Eire, les Hollandais pouvaient compter sur le soutien massif de leurs fans, tous d'orange vêtus. Les Hup Holland Hup montèrent des gradins dès l'entrée des Bataves pour l'échauffement.

Avec des Belges de Diegem

Plusieurs Belges avaient, visiblement, effectué le voyage au Portugal pour assister à la rencontre puisque deux drapeaux noir-jaune- rouge de Diegem flottaient au vent dans les tribunes de l'Estdio Do Dragao.

Les acclamations allemandes les plus nourries s'adressèrent, quant à elles, à Oliver Kahn. La palme des supporters les plus actifs revint aux Hollandais.

Les coups de sifflet intempestifs des supporters bataves empêchèrent au stade d'entendre les noms des joueurs bataves ainsi que leur hymne national. Mais sur le terrain, les Allemands furent plus prolixes que leurs homologues bataves en panne d'inspiration. Le but de Frings fut célébré comme il se devait et les supporters allemands surclassèrent alors les fans bataves qui, privés d'occasion de but de leur équipe jusqu'à la 42e, huèrent leurs joueurs à leur rentrée aux vestiaires en criant "Voetballen!" (NdlR: Jouez au football!). Car les Allemands menaient, désormais, sur et en dehors du terrain. Et cet avantage, les Teutons le gérèrent sereinement le plus longtemps mais les Hollandais donnèrent encore plus de voix en seconde période jusqu'à ce que Jaap Stam se rendît coupable d'un coup de pied volontaire sur Kuranyi et que ce geste resta impuni au grand désarroi des Allemands qui manifestèrent leur désapprobation. Les Pays-Bas semblaient s'enliser dans une crise violente. Mais Ruud van Nistelrooy vola au secours de son entraîneur Dick Advocaat en inscrivant un but de toute beauté sous le crépitement de nombreux flashes des supporters hollandais qui voulaient immortaliser l'instant...