Suisse - France (détail)
La France doit passer à autre chose
L'équipe de France, après une entrée en demi-teinte dans le tournoi et toujours en quête de repères, ne doit pas se contenter d'un nul contre la Suisse, lundi à Coïmbra, même si ce résultat la qualifierait pour les quarts de finale de l'Euro.
Aujourd'hui en tête de leur poule, les Français ont déjà eu beaucoup de chance. Sans elle, sans le pied de Zidane contre l'Angleterre (2-1) et la main de Trezeguet face à la Croatie (2-2), ils ne seraient sans doute plus en course. Et personne n'aurait trouvé à y redire tant ils semblent par moment sans idées et sans ressources. «On a démontré notre force de caractère, plaide Henry. Notre jeu n'est pas extraordinaire, mais on fait des résultats. Cela ne peut qu'aller mieux».
L'étroite surveillance dont il a fait l'objet avec Trezeguet, conjuguée à l'absence de bons ballons, n'a en effet pas permis aux Bleus de retrouver leur allant offensif face à des blocs adverses. Preuve supplémentaire: de leurs quatre buts marqués, aucun ne résulte d'une action construite. «On ne marque pas sur de belles phases de jeu. On grappille, admet Henry. Il faut essayer de mettre de l'animation, et, surtout, de jouer plus vite afin de casser le +train train+».
Ce manque de surprise, c'est aussi ce qui semble marquer le 4-4-2 du sélectionneur Jacques Santini, aujourd'hui parfaitement décrypté par l'adversaire. Ressurgissent donc les hypothèses de changement de système avec, entre autres options, trois récupérateurs derrière Zidane en milieu axial. La défense cause également quelques soucis. Imperméable 1078 minutes durant, elle vient d'encaisser trois buts en 142 minutes. "Il n'y a pas de panique, mais cela interpelle», admet Vieira.
Contre les Croates, elle fut fébrile, à l'image d'un Desailly sans ressort et qui pourrait ne pas être reconduit, et, privée de ses deux latéraux, Sagnol et Lizarazu, remplacés par des défenseurs centraux (Gallas et Silvestre) elle ne pesa jamais offensivement.
Si les deux latéraux de métier devaient revenir contre la Suisse, qui sera obligée de se découvrir puisque seule une victoire peut la qualifier, les Français pourraient offrir un visage plus dynamique. D'autant que les Bleus n'auront guère le loisir de s'économiser, au risque que le match pèse ensuite lourd dans les jambes. «On a des difficultés, mais on parvient quand même à gagner. Le mental est là pour redresser des situations invraisemblables», insiste Henry, avant de conclure, direct: «Va falloir maintenant passer à autre chose». Gagner avec la manière, par exemple.
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