Allemagne - Pays-Bas (détail)
Gros match entre ennemis...
Le choc entre l'Allemagne et les Pays-Bas suscite une nouvelle fois les passions au sein des deux pays. La défaite des Oranges de la génération Johan Cruyff en finale du Mondial-74 contre la sélection du pays hôte, l'Allemagne de Franz Beckenbauer (1-2), pèse lourdement dans la mémoire collective des Néerlandais.
Le geste de Ronald Koeman s'essuyant le derrière avec un maillot allemand après la victoire (2-1) en demi-finale de l'Euro 88 remporté (également en Allemagne) par les Pays-Bas, ou le crachat de Frank Rijkaard en Italie en huitièmes de finale du Mondial 90 sur Rudi Voeller, aujourd'hui sélectionneur de la Mannschaft, reviennent régulièrement à l'esprit à la veille de matches entre ces deux voisins aux relations passionnelles.
Mais les joueurs essayent de ne pas se laisser gagner par cette passion. «C'est quelque chose que les médias utilisent pour +chauffer+ le match», estime le défenseur néerlandais Giovanni van Bronckhorst, 29 ans. «Ce sont toujours de grands matches entre les deux pays. C'est comme pour la France et l'Angleterre», ajoute le joueur du FC Barcelone.
Le sélectionneur allemand Rudi Voeller, 44 ans, tente également de ramener les choses à leur juste proportion en soulignant qu'il ne fallait «pas oublier que ce (n'était) qu'un match de foot».
La pression est forte, cependant. Les Pays-Bas veulent se racheter de leur non-qualification pour le Mondial 2002. Les Allemands, finalistes de cette compétition en Asie, veulent effacer le souvenir de leur élimination sans gloire à l'Euro 2000, quand la Mannschaft a sombré sans la moindre victoire au premier tour. Aussi bien la sélection néerlandaise de Dick Advocaat, qui avait dû passer par les barrages contre l'Ecosse pour obtenir son billet pour le Portugal, que celle de Rudi Voeller ont eu des résultats mitigés en matches de préparation.
L'Allemagne a notamment subi deux défaites en Roumanie (1-5) et à domicile face à la Hongrie (0-2) alors que les Oranges ont été battus deux fois 1-0 chez eux par nos Diables Rouges et l'Eire, suscitant le scepticisme dans les deux pays.
Ainsi, la légende du football néerlandais, Johan Cruyff, affirme que l'«équipe (des Pays-Bas) de 2004 n'est pas aussi forte que celle de 1988». «Même si l'actuelle compte quelques vedettes mondiales on peut se demander si les joueurs forment un vrai collectif», a-t-il souligné dans une interview à l'agence allemande d'informations sportives SID.
Les deux techniciens ont quelque peu revu leur système de jeu. Dick Advocaat devrait faire jouer son équipe en 4-1-2-3 alors que Voeller n'a prévu d'aligner qu'un attaquant, Kevin Kuranyi, 22 ans, et de renforcer son milieu de terrain où il compte particulièrement sur Michael Ballack, qui partirait du Bayern Munich pour rejoindre le FC Barcelone, selon des rumeurs persistantes.
La dernière rencontre entre Allemands et Néerlandais en match amical a tourné à l'avantage des bataves 3 à 1 le 20 novembre 2002 à Gelsenkirchen. L'attaquant vedette de Manchester United, Ruud van Nistelrooy, 27 ans, pense que l'équipe qui marquera le premier but remportera le match. «On peut toujours faire basculer un match», a répliqué Christian Woerns. «La meilleure preuve en a été faite dimanche avec la rencontre France-Angleterre», a ajouté le défenseur du Borussia Dortmund. Rudi Voeller, champion du monde 1990, est optimiste. «L'équipe est au mieux physiquement et mentalement». Dick Advocaat est également ambitieux. «Nous sommes venus pour gagner le tournoi».
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