Grèce - Espagne (détail)
Les Espagnols joueront à domicile
Basés à 70 kilomètres de chez eux, les Hispaniques peuvent compter sur le soutien de leurs fans...
BRAGA C'est dans un superbe palace situé sur les hauteurs de Braga que l'équipe d'Espagne a décidé d'établir ses quartiers avant d'affronter la Grèce avec, à la clé de ce match, la première place dans le groupe A. Un service d'ordre impressionnant entoure l'hôtel da Falperra. Chaque visiteur muni d'un ayant droit passe à une fouille minutieuse avant de pénétrer dans une salle de presse improvisée. Une centaine de journalistes et 17 caméras attendent impatiemment la venue d'Inaki Saez, l'entraîneur des Espagnols. Le nombre des journalistes présents oblige les organisateurs à prendre certaines dispositions. Logique dans la mesure où il y a deux fois plus de monde que lors d'une conférence de la France pourtant tenante du titre. Mais même s'il n'y a pas assez de sièges pour accueillir tout le monde, tout a été bien pensé et bien organisé. Les Ibériques sont, visiblement, roués à ce genre d'exercice. Quelques boissons rafraîchissantes sont mises à la disposition des journalistes. Tous se précipitent sur leur siège dès l'entrée d'Inaki Saez. "J'ai une surprise à vous annoncer", lance-t-il à des plumitifs pendus à ses lèvres. "Comme les entraîneurs des autres sélections nationales, j'ai décidé de ne divulguer ma sélection que quelques minutes avant le coup d'envoi."
Le ton est donné. Le sélectionneur restera pourtant plus d'une demi-heure à la disposition de la presse mais se gardera bien de divulguer la moindre information sur son équipe. Il s'évertua à commenter en long et en large les mérites de la surprenante équipe grecque en veillant à ne rien dévoiler... Après ce discours de circonstances, trois joueurs, désignés, se présentent devant les médias. Et ils n'ont, visiblement, pas été choisis par hasard puisqu'ils représentent les trois clubs les plus populaires du pays puisque Carlos Marchena de Valence, Iker Casillas du Real Madrid et Carles Puyol du Barça s'installent sur le long pupitre spécialement affrété pour les circonstances. Il ne faut pas irriter les différentes susceptibilités. Et quand on connaît les rivalités qui peuvent exister entre les différentes régions de l'Espagne, on se dit qu'il s'agit, finalement, d'une excellente idée...
"Nous sommes confiants mais pas euphoriques", répondent-ils aux questions banales posées par des journalistes qui leur demandent si les joueurs espagnols ne sont pas animés d'un sentiment de supériorité face aux Grecs. "Nous n'avons pas oublié que cette nation nous avait battus 0-1 en Espagne et nous avait précédés en terminant à la première place de leur poule lors de la phase éliminatoire", se plaît à rappeler Iker Casillas, le portier du Real. La presse internationale pose, elle aussi, ses questions en anglais mais aucun traducteur n'est présent et les joueurs espagnols de répondre dans leur langue natale. Les Hispaniques seront donc animés d'un sentiment de revanche à l'heure de fouler la pelouse de l'Estdio do Bessa Século XXI du Boavista. D'autant qu'ils pourront, à nouveau, compter sur le soutien massif de leurs supporters. "18.000 supporters espagnols étaient à Faro pour assister à la confrontation entre l'Espagne et la Russie", remarque un journaliste espagnol. "Faro se situait à quelques encablures de la frontière espagnole. Cette fois, ils devront rouler une bonne heure au moins avant de rallier Porto. Et comme la rencontre face à la Grèce se joue un mercredi à 17h locales, ils ne devraient pas être plus de 10.000."
Suffisamment pour qu'ils puissent croire qu'ils jouent à domicile...
ENVOYÉ SPÉCIAL AU PORTUGAL FRÉDÉRIC DE BIOLLEY
© Les Sports 2004