Italie - Bulgarie (détail)
Gagner et puis... prier!
L'Italie, après deux nuls contre le Danemark et la Suède, n'a plus d'autre choix que de battre la Bulgarie, mardi à Guimaraes, en priant pour que Suédois et Danois ne fassent pas match nul 2-2 ou plus, pour espérer disputer les quarts de finale de l'Euro.
Depuis vendredi et l'égalisation traumatisante du Suédois Zlatan Ibrahimovic à cinq minutes de la fin, les joueurs italiens ne pensent plus qu'à ça: une possible mais toutefois hautement improbable entente entre Scandinaves pour les pousser hors de l'Euro dès le 1er tour. Selon les critères de l'UEFA pour départager des équipes à égalité, tout match nul supérieur à 1-1 entre Suède et Danemark éliminerait en effet une Italie même victorieuse de la Bulgarie, quel que soit le score.
«J'aimerais qu'il y ait cinquante caméras de télévision pour le match Suède-Danemark », a notamment lancé Gennaro Gattuso, en référence à la caméra danoise qui avait surpris le crachat de Francesco Totti sur Christian Poulsen. «Au lieu de nous regarder, tout le monde devrait s'intéresser à ce qui va se passer là-bas », a ajouté le milieu de terrain du Milan AC, qui sera suspendu contre la Bulgarie pour avoir reçu deux avertissements en deux matches.
A l'image du virulent Gattuso, les Italiens agitent le chiffon rouge depuis trois jours, jusqu'à l'excès. Jusqu'à en oublier qu'il va d'abord leur falloir enfin gagner un match dans l'Euro-2004, même si l'adversaire du jour, la Bulgarie, déjà éliminée et privée de deux joueurs suspendus (Stilian Petrov et Kirilov), est sans doute l'équipe la plus faible du groupe (7 buts encaissés, aucun marqué en deux rencontres).
Gagner malgré trois suspendus (Gattuso, Cannavaro, pour deux avertissements en deux matches, et Totti, qui va purger le deuxième de ses trois matches) et un blessé (Zanetti). Et gagner malgré les doutes concernant une attaque défaillante contre la Suède. Christian Vieri, dont le rendement nourrit les inquiétudes en Italie, a réagi dimanche en expliquant qu'il ne parlerait plus à la presse pour mieux se concentrer sur son travail de buteur.
Le match contre la Suède, avec des hommes de couloir (Panucci, Zambrotta) très en vue, un Andrea Pirlo rayonnant et un Antonio Cassano buteur, a néanmoins chassé quelques-uns des doutes nés lors du premier match contre les Danois. «On a su s'adapter à l'absence de Totti, se félicite Alessandro Del Piero. Après sa suspension, l'équipe a su se serrer les coudes.
Si on continue à jouer comme ça, les buts vont venir. »
«On doit continuer à jouer aussi bien et battre la Bulgarie », confirme le sélectionneur Trapattoni.
Une équipe de Bulgarie qui, si on en croit Plamen Markov, va «jouer sérieusement ». «Aucune équipe au monde ne peut se permettre de ne pas être motivée contre l'Italie, indiquait lundi le sélectionneur bulgare. Nous devons montrer que cette équipe a un avenir. » Reste que tous les supporteurs italiens n'attendent rien d'autre qu'une victoire. Car ils n'auront pas, eux, les yeux et les pensées tournés vers Danemark-Suède, mais bien sur leur Squadra azzurra qui, lors de cet Euro, ne leur a pas encore donné matière à s'enflammer.