Italie (Groupe C)
Le coup de Rome en 1980
Le contraste est pour le moins étonnant lorsqu'on détaille le bilan des confrontations entre nos Diables Rouges et la Squadra Azzurra. Si l'avantage de celle-ci est très nette avec onze succès pour seulement trois à nos compatriotes et quatre partages de l'enjeu, il est curieux de constater que les Belges ont, en revanche, toujours été à leur affaire lorsqu'ils croisaient la Nazionale sur leur route dans le cadre du Championnat d'Europe des Nations. Dans nos chaumières, personne n'a oublié, par exemple, ce double affrontement ayant opposé Diables et Azzurri en quart de finale de l'Euro 72. Le 29 avril de cette année-là, le savoir tactique de Raymond Goethals eut raison de la force offensive des Italiens à San Siro. Devant Piot, les Heylens, Martens, Dolmans, Thissen ou autre Van Den Daele fermèrent l'accès au but aux différents Causio, Anastasi, Mazzola ou Riva. Mais encore fallait-il, après ce 0-0 extrêmement prometteur, marquer sa supériorité deux semaines plus tard au Parc Astrid pour un match qui allait entrer dans les annales de notre football. Un but d'ouverture signé par Van Moer après 23 minutes de jeu balisa le chemin de la qualification. Quelques minutes après avoir trompé la vigilance d'Albertosi, le même Van Moer fut littéralement agressé par Bertini. Le médian de l'Inter réduisit en compote le tibia et le péroné du joueur limbourgeois. Mais ce coup de sort ne désorganisa pas le système tactique de Raymond Goethals. Odilon Polleunis, qui remplaça Van Moer à la pause, se montra à la hauteur de l'événement. A l'entrée des vingt dernières minutes, Van Himst doubla logiquement la mise, rendant inutile le goal inscrit par Riva sur penalty en toute fin de partie. Huit ans plus tard, les deux pays se retrouvent en phase finale de l'Euro 80 à Rome. Après avoir accroché l'Angleterre à Turin (1-1) et vaincu l'Espagne à Milan (2-1), les Diables Rouges de Guy Thijs peuvent tabler sur un partage de l'enjeu face aux Italiens pour accéder à la finale. Ici aussi, magnifiquement organisés, les Belges assurent l'essentiel au stade olympique le 18 juin (0-0). Bettega, Graziani, Altobelli, Antognoni ou Tardelli remettent cent fois l'ouvrage sur le métier mais ils se cassent continuellement les dents sur Pfaff, Gerets, Renquin, Millecamps et Meeuws, dont le travail défensif est ce soir-là allégé par un entrejeu hargneux à l'extrême avec Cools, Vandereycken, Mommens et Van Moer, ce dernier savourant une sorte de revanche personnelle.
|