Une revanche à prendre
L'Italie, qui fait encore des cauchemars en se remémorant la finale de l'Euro 2000 perdue au but en or contre la France (1-2), se présente au Portugal avec une grande soif de revanche, en sachant que seule une victoire le 4 juillet en finale lui rendra sa sérénité. Une génération s'en va, et elle n'a rien gagné. Paolo Maldini avait tiré sa révérence après le Mondial 2002. Roberto Baggio, l'homme qui avait manqué le tir au but décisif en finale du Mondial-1994 contre le Brésil, en a fait autant en avril dernier. Et l'Italie, toujours présente aux grands rendez-vous, n'a plus rien gagné depuis 1982 (Coupe du monde), soit 22 ans sans titre.

Son unique victoire à l'Euro remonte à... 1968. Alessandro del Piero, 30 ans en novembre et Fabio Cannavaro, 31 ans en septembre, souvent couronnés avec leurs clubs, vivent eux aussi l'un de leurs derniers tournois majeurs sans avoir jamais rien gagné avec la sélection. C'est donc avec des appétits de jeunes premiers que ces deux-là, sans Filippo Inzaghi (Milan AC) ni Alberto Gilardino (Parme), non retenus par le sélectionneur Giovanni Trapattoni, se présentent au Portugal.

Le but en or, le 10 juillet 2000 à Rotterdam, avait assommé l'Italie. Au Mondial 2002, la Squadra azzurra avait disjoncté après une élimination au but en or -encore- face à la Corée du Sud (1-2) en 8e de finale. En qualifications, Totti et les siens ont souffert, n'arrachant leur qualification que grâce à un nul (1-1) en Serbie et Monténégro. Mais, comme d'habitude, même entrée par la petite porte, l'Italie est favorite pour la victoire finale. Avec des éléments tels que Buffon, Nesta, Cannavaro, Pirlo, Vieri, Del Piero et Totti, les Azzurri ont les joueurs capables de dépoussiérer leur armoire à trophées. Et cette faim de revanche, née un soir de juillet 2000, pourrait bien être être le petit plus qui fera la différence au Portugal.