Portugal (Groupe A)
Le Portugal cherche son passé glorieux (24/05/2004)
Le Portugal est parfois surnommé le «Brésil de l'Europe» mais a pourtant un passé footballistique moins riche que son lointain cousin puisque son âge d'or remonte aux années 60 et coïncide avec le parcours d'un joueur d'exception: Eusebio.
En club comme en sélection, les grandes heures du football portugais s'étendent de 1961, et la première des deux victoires de Benfica en Coupe d'Europe des clubs champions, à 1966 et la troisième place au Mondial. En 1966, le Portugal n'a encore disputé aucune Coupe du monde. Mais il dispose d'une perle rare: Eusebio, attaquant d'origine mozambicaine surnommé la «panthère noire» et Ballon d'Or 1965.
Au premier tour, les Portugais battent la Hongrie (3-1), la Bulgarie (3-0) et surtout le Brésil, champion en titre (3-1), grâce à deux buts d'Eusebio... et une méchante faute de Morais sur le grand Pelé, qui jouera sur une jambe pendant une heure (les remplacements étaient alors interdits). Puis, en quarts, le Portugal réussit une remontée d'anthologie: la Corée du Nord mène 3-0 avant un quadruplé d'Eusebio (dont deux penalties)! Les Portugais s'imposent 5-3. Mais en demi-finale, ils s'inclinent 2-1 face à l'Angleterre, pays organisateur et futur vainqueur, malgré un penalty d'Eusebio, qui marquera également sur penalty lors du match pour la troisième place contre l'URSS (2-1).
Pour Eusebio et tout le Portugal, c'est une période bénie: le Ballon d'Or 1965 termine meilleur buteur du Mondial (9), quatre ans après avoir remporté la C1 avec Benfica face au Real Madrid de Di Stefano (Eusebio ne faisait pas partie de l'équipe victorieuse en 1961 contre Barcelone). «Le Mondial 66 a été le point culminant de ma carrière, se souvient-il. Nous y avons perdu la demi-finale mais le football portugais y a gagné beaucoup».
Après deux décennies blanches, le Portugal connaît une embellie dans les années 80. Côté clubs, le FC Porto, l'un des trois géants nationaux (avec Benfica et le Sporting Portugal), décroche la C1 en 1987 grâce à la talonnade de l'Algérien Madjer contre le Bayern Munich.
Trois ans avant, en 1984, la sélection avait échoué en demi-finale de l'Euro contre la France, pays organisateur et futur vainqueur, qui s'était imposée en prolongation lors d'un match somptueux (3-2 a.p.). A l'Euro 2000, même adversaire et même scénario: le Portugal est éliminé avant la finale par la France, future championne, grâce à un but en or de Zidane sur penalty (2-1 b.e.o.).
Entre-temps, la génération dorée des Figo et Rui Costa avait remporté le Championnat du monde des moins de 20 ans en 1991, deux ans après la victoire de 1989. Et ces dernières saisons, le football des clubs portugais est revenu sur le devant de la scène internationale grâce au FC Porto, vainqueur de la Coupe de l'UEFA 2003 et qui disputera la finale de C1 le 26 mai contre Monaco.
Un parcours royal qui pourrait inspirer la sélection pour l'Euro organisé sur son sol. Car pour la génération Figo, ce sera la dernière occasion de rejoindre, sinon remplacer, Eusebio dans le coeur des Portugais.
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