Italie (Groupe C)
Plus rien depuis 1982... (01/06/2004)
L'Italie, qui n'a plus rien gagné depuis la Coupe du monde 1982 en Espagne, espère que l'air de la péninsule ibérique va lui permettre d'enrichir à nouveau son palmarès, lors de l'Euro où elle veut oublier sa finale cauchermardesque de l'édition 2000 à Rotterdam.
Depuis la nuit des temps, ou presque, l'Italie, avec son fameux catenaccio, avait érigé l'efficacité et la rigueur défensives au rang de qualités premières du joueur de football. Et il était bien rare de voir une équipe italienne se faire rejoindre après avoir ouvert le score.
Soudain, la France, en finale de l'Euro 2000, puis la Corée du Sud, en 8e de finale du Mondial 2002, ont, sur des scénarios similaires, envoyé aux oubliettes cette légende du football international. A Rotterdam, le 2 juillet 2000, Sylvain Wiltord égalise à la 90+3e avant que David Trezeguet, alors prêt à rejoindre la Juventus, n'inscrive un but en or bien cruel sous les yeux médusés du sélectionneur italien Dino Zoff.
Deux plus tard, c'est son successeur Giovanni Trapattoni -et la planète football avec lui- qui n'en croit pas ses yeux: l'Italie, qui mène 1-0 à Daejeon, est rejointe à la 88e minute puis, réduite à dix après l'exclusion pour simulation de Francesco Totti, s'incline sur un nouveau but en or de Ahn Jung-hwan, un joueur du club italien de Pérouse.
L'entraîneur néerlandais Guus Hiddink, alors en charge de la Corée du Sud, est le premier surpris après le match. «Quand on est mené 1 à 0 contre l'Italie, normalement on a perdu...», concède-t-il un peu surpris.
Cette solidité légendaire, les clubs italiens l'ont retrouvée en Ligue des champions la saison dernière, conclue par une finale Milan AC-Juventus Turin. Mais les récents déboires européens du Milan AC à La Corogne (0-4, après avoir gagné 4-1 à l'aller) ou de l'Inter Milan (0-3 chez le Lokomotiv Moscou, 1-5 à domicile devant Arsenal) prouve que la guérison n'est pas complète. Giovanni Trapattoni, dont le poste fut menacé après le Mondial 2002 puis après les débuts difficiles de la «Squadra» en qualifications de l'Euro 2004, veut tout de même croire que la rémission est proche. «Je suis confiant, affirmait mardi dernier le »Trap« au centre technique de Coverciano près de Florence. Après la désillusion, il y a quelque chose de nouveau dans ce groupe. Une sorte de métamorphose.» «Aujourd'hui je constate une nouvelle prédisposition au sacrifice de la part de tous les joueurs, qui n'hésite pas à se mettre au service de leurs coéquipiers et du système», ajoutait-il.
«L'Italie sera favorite. L'ennui, c'est que tous nos rivaux ont la même conviction en ce qui les concerne», a-t-il toutefois reconnu. Le comble est que cette quête de victoire, après 22 ans de disette, va se faire sans le défenseur Paolo Maldini, celui qui a incarné la classe et la rigueur italiennes pendant plus d'une décennie. Souvent couronné avec le Milan AC, Maldini a pris sa retraite internationale en juillet 2002, sans jamais avoir rien gagné avec la sélection. Un destin auquel veulent échapper Francesco Totti, Christian Vieri et Alessandro del Piero.
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